Je suis entré dans « la grande maison », en mars 1995, durant l’intermède de l’Exploitant Autonome de Droit Public. J’ai été appelé à l’activité au CPE Paris-Élysées. Je suis passé, comme beaucoup d’autres avant moi, par le répartiteur où je suis resté longtemps à Paris-Beaujon.
Dans ce centre, ainsi que dans d’autres comme Brune, j’ai rapidement sympathisé avec les Techniciens de la commutation, ceux de la publiphonie ainsi que ceux des Eltex/Télex. Ceci était probablement dû au fait qu’étant moi-même électronicien supérieur, j’étais content d’aller discuter, blaguer mais aussi beaucoup échanger avec eux sur « La Technique » comme l’on dit.
D’autant que l’ambiance dans ces services de spécialistes était très bonne et qu’elle convenait à mon caractère.
Dans les années 1975-77, lorsque maman m’emmenait faire les courses au supermarché, j’étais toujours très content d’y aller… Moins pour les bonbons et autres tentations dont les supermarchés regorgent toujours à hauteur d'yeux des minots de 4 à 8 ans, que pour aller voir les deux cabines qui s’y trouvaient devant l’entrée !
Deux magnifiques Cabines Publiques, au design futuriste, avec leurs profilés en acier inox de section ronde, leurs épaisses vitres fumées marron foncé et dedans le superbe Publiphone taillé à la serpe, tout jaune, ce magnifique jaune d’or qui tranchait si bien avec le combiné tout noir modèle S63 disposé devant à la verticale, reposant sur un beau crochet massif chromé et avec le cadran téléphonique lui aussi tout chromé…
Chaque fois, je voulais regarder ces cabines, y entrer dedans, elles m’émerveillaient quand j’étais tout petit… Et lorsque je retrouvais le combiné arraché voire seulement pendouillant au bout du cordon en inox, ou pire encore, la porte de la caissette arrachée, je rentrais dans une colère noire !
Ainsi, découvrais-je précocement, dès l’âge de 4 ans, les tares les plus viles colportées uniquement par l’espèce humaine : la méchanceté, le pillage, le saccage gratuit et le plaisir donné aux ratés de détruire ce que les autres ont patiemment conçu et construit…
Environ vingt ans plus tard, je pus réussir à récupérer 3 épaves de ce fort rare modèle BRIEND*, seul publiphone à avoir été fabriqué par les ateliers centraux de l’Administration des PTT… Et je pus ainsi en reconstruire un fonctionnel de haute lutte…
*modèle nommé ainsi en l’honneur de M. l’Ingénieur en Chef - Jean Briend, jadis éminent spécialiste de la taxation téléphonique à qui l’administration voulut rendre hommage… Le design du magnifique habitacle modèle 1968 aux formes futuristes ayant été conçu par le styliste de l’époque : Denis Goldschmidt.
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Une fois nommé à France Télécom, je fus affecté dans un CPE (Paris-Élysées), avec un Chef de Centre, M. Gérard Pain, au caractère bien trempé et où la culture de l’électronique et du savoir faire relatif à la technicité était encore très présente.
De fil en aiguille, j’ai commencé à me constituer une collection de téléphones à cadran achetés aux puces de Vanves, Montreuil, Clignancourt ou de Lançon de Provence, ainsi que de quelques publiphones / taxiphones à pièces (francs) ou à jetons tous parfaitement fonctionnels ; je suis d’ailleurs devenu expert du cadran administratif modèle 1927. J’ai aussi récupéré, souvent avant destruction, ou après recherches, de la documentation technique et administrative datant des années 20 aux années 90.
Déjà visiblement prédisposé avant mon entrée à France-Télécom, j'ai de suite entretenu de bons rapports avec les chefs de service Publiphonie des CPE Élysées et Brune, MM. Luc Élineau et Didier Allard qui m'ont beaucoup aidé alors.
Au moment où le Téléphone Public s’apprête à rendre son dernier souffle, d'ici à 2017, je me suis décidé à créer ce site dédié au taxiphones, publiphones et autres appareils du domaine de la publiphonie, afin de pouvoir mettre à la disposition du plus grand nombre la somme des données réunies par mes soins avant cette annihilation.
claude.rizzo@orange.com
Histoire de la Publiphonie Française © Claude Rizzo-Vignaud, site créé le 27 octobre 2015.