En 1970, la concession accordée depuis 1923 par l’administration des PTT à la Compagnie le Taxiphone (renommée dans les années 1960 SAFAA : Société Anonyme Française des Appareils Automatiques) n’est pas reconduite. L’Administration reprend en main, pour approximativement 4 petites années la conception, la fabrication, la maintenance, la gestion et l’exploitation des cabines téléphoniques relevant de sa responsabilité.
Ainsi, dès lors que la convention d'avec la Compagnie du taxiphone est dénoncée, nous employons désormais par convention le terme Publiphone pour qualifier les appareils téléphoniques à prépayement.
Durant cette courte période, seul un modèle de publiphone sera produit par les ateliers centraux des PTT. Mais ce modèle présente de très importantes améliorations techniques qui renvoient les appareils de la Compagnie le Taxiphone au musée.
Effet, ce modèle, étudié par le CNET, est pourvu du circuit téléphonique de base du S63 autorégulé et comprend, comme son prédécesseur, le Type 700, un triple monnayeur à 3 fentes (20c, 1/2F et 1F), mais celui-ci est désormais pourvu d’un calculateur interne entièrement réalisé sous forme électronique à semi-conducteurs, de surcroît à circuits intégrés de type CMOS (série 4000 à faible consommation), fait de première importance à cette époque. Les systèmes mécaniques de comparateurs de taxes de type "horlogerie" tels qu'implantés dans le Type 700 sont alors remplacés par ce mini-calculateur entièrement électronique très fiable.
Tout comme ses prédécesseurs fabriqués par la Compagnie le Taxiphone, la tonalité est obtenue dès le décrochage du combiné sans introduction d'argent. Il faut d'abord décrocher le combiné puis numéroter immédiatement, et une fois que l'on a obtenu son correspondant, l'usager dispose d'un délai de 5 à 10 secondes pour introduire la monnaie dans cet appareil, sous peine d'être coupé dans le cas contraire. Durant ce laps de temps de quelques secondes, le microphone du publiphone est shunté, ce qui empêche toute conversation.
Ce bel appareil novateur, pourvu de 3 circuits imprimés, bien que renforcé par rapport aux précédents, sera pourtant la première victime de l’installation en pleine ville sur la voie publique des cabines téléphoniques laissées de facto sans surveillance… Dès 1977-78 ils seront tous démontés de leurs beaux habitacles faits de tubes en acier chromé recourbés en arceaux et d’épaisses vitres de verre brun fumé typique de l'époque Pompidou. Ces publiphones sont d’ailleurs introuvables (si introuvables que l’on n’en voit jamais sur les sites d’annonce ou d’enchères, depuis qu’Internet a été ouvert au public : nous mettons au défi quiconque en possède un de nous contacter - défi que j'aimerais vraiment perdre.)
L’ordre d’encaissement est envoyé par la ligne téléphonique de manière automatique par le commutateur de rattachement, à la fréquence modulée en mode commun de 50Hz par rapport à la terre ou de 12kHz entre les 2 fils de la ligne téléphonique.
Attention, cet appareil ne rend pas la monnaie des pièces inutilisées, donc il ne fallait pas introduire trop de monnaie d’avance !
Concernant les publiphones interurbains fabriqués par l’administration, seul a existé le type suivant :
- Type BRIEND, interurbain automatique à monnaie, via 3 sélecteurs de pièces différentes 20c Lagriffoul, 1/2F et 1F semeuse Roty (1971) équipé d’un circuit téléphonique identique à celui des postes agréés S63, à calculateur d’encaissement entièrement électronique, dont les circuits intégrés constitutifs sont de la famille CMOS-4000 afin de réduire drastiquement la consommation électrique au strict minimum (un solide tour de force du CNET en 1971).
Nota : le bouton noir présent sur le publiphone est désormais un bouton de déblocage des sélecteurs de monnaie, au cas où une pièce se coince dans un canal de sélection au cours d'un éventuel incident. En service normal, sans incident, il n'a pas d'utilité.
Ci-contre : collection personnelle C. R-V.
Ci-dessus : Publiphone Type BRIEND modifié avec clavier à touches.
Photographie PTT - 14 mars 1977 - Coll. Orange DANP.
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Ci-dessus : cabine téléphonique de type Paris, équipée avec Publiphone Type BRIEND modifié avec clavier à touches.
Photographie PTT - 14 mars 1977 - Coll. Orange DANP.
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En 1971, l’administration des télécommunications lance un concours car elle décide de déléguer la fabrication (et seulement la fabrication) des publiphones à plusieurs sociétés et ne plus se retrouver liée à une unique société dans une situation de monopole de fait.
Bien que continuellement en décroissance au profit des publiphones interurbains automatiques, un modèle de publiphone urbain automatique a été commandé par l'administration. Il était notamment utilisé en doublon à côté des publiphones interurbains, pour aider à l'écoulement du trafic local.
- Type TE432 urbain, automatique à monnaie de 1F Roty, avec bouton d'encaissement (1971), équipé d'un circuit téléphonique identique à celui des postes agréées S63.
Fabriqué par la société Landis & Gyr.
Pourvu d'une fenêtre permettant de visualiser le passage de la monnaie.
Ci-contre : © Photographie C. R-V. Avec l'aimable autorisation de la Collection Historique Orange.
Suite à la perte de la concession par la SAFAA (Compagnie le Taxiphone) en 1970, l'administration a acheté à la Bell Telephone Manufacturing Company un modèle de publiphone urbain compact.
- Type Bell interurbain, automatique à monnaie, via 3 sélecteurs de pièces différentes 20c Lagriffoul, 1/2F et 1F semeuse Roty (1965) équipé d’un circuit téléphonique semblable à celui des postes agréés S63.
Taxiphone fabriqué par la Bell Telephone Manufacturing Company (Belgique) parfois utilisé en France, probablement utilisé dans les aéroports ou certains bars. Modèle utilisé notamment en Belgique et au Luxembourg, Europe du nord...
Introduit en France à partir de 1970 après la fin de la concession accordée à la SAFAA (Compagnie le Taxiphone)
Ci-contre : © Photographies C. R-V. Avec l'aimable autorisation de la Collection Historique Orange.
En 1974, l'appel d'offre échoit aux sociétés Landis & Gyr et SMH (Société des Machines Havas), (ainsi que Crouzet qui se lancera ultérieurement dans le téléphone public en 1977), qui fabriqueront des appareils encore plus robustes et de grande fiabilité, en faisant place à l'emploi de l'électronique miniaturisée - circuits intégrés en boîtier DIL-, jusqu'à un microprocesseur pour l'ultime publiphone à pièces produit en France...
La fabrication des carrosseries sera industrialisée et rationalisée, il s'agira désormais d'assurer une grande production pour combler le retard français des télécommunications qui concernait également le Téléphone Public.
La résistance au vandalisme sera sans cesse revue et augmentée durant toutes les années septante et octante : ce sera la course entre les ingénieurs des PTT et les vandales et autres fraudeurs associés, qui battra son plein lorsque les publiphones seront installés dans les rues des villes et surtout des grandes villes.
Ci-dessus : prototype du Publiphone à pièces produit par Landis & Gyr retenu par l'Administration des Télécommunications en 1974.
Photographie PTT - 1974 - Coll. C. R-V.
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Grande évolution : ces nouveaux appareils sont désormais pourvus de canaux d'accumulation de pièces de monnaie, et ainsi donc, l'usager peut sans crainte provisionner l'appareil avec plusieurs pièces d'avance, car désormais, en cas de trop perçu, ces nouveaux publiphones rendent la monnaie au raccrochage du combiné.
Grâce à la présence des canaux d'accumulation des pièces de monnaie, le fonctionnement de ces publiphones à prépayement prend un cadencement plus logique que les prédécesseurs interurbains : d'abord décrocher le combiné, puis introduire la monnaie pour obtenir la tonalité, puis enfin numéroter.
Concernant les publiphones interurbains à monnaie fabriqués par les sociétés Landis & Gyr, Satman, et Crouzet, ont existé les types suivants :
La gamme T800 ( puis T820) sont des d'appareils très différents du T900, bien que l'administration des télécommunications ait imposé aux deux sociétés conceptrices, lors de l'appel d'offres, d'utiliser le même habillage externe afin de ne pas désorienter les usagers.
En plus d'être des modèles interurbains, ces Publiphones sont utilisables pour téléphoner à l'international, en raison de la présence d'un canal monnaie de forte valeur (5 francs).
Le poids de ces appareils est de l'ordre de 35 kg.
- Type 800 interurbain à cadran, automatique, à monnaie, via 4 sélecteurs de pièces différentes 20c Lagriffoul, 1/2F et 1F et 5F semeuse Roty (1974) équipé d’un circuit téléphonique identique à celui des postes agréés S63.
Cet appareil est pourvu de vitres en plastique renforcé permettant de visualiser le parcours des pièces de monnaie dans la machine, avant encaissement éventuel.
Les T800 les plus anciens sont peints en gris bleuté.
L'usager est prévenu d'une éventuelle coupure de ligne quelques secondes à l'avance par un signal lumineux à Diode LED.
Au niveau architecture électronique, il est de conception entièrement modulaire, via un jeu de 7 sous-ensembles séparés enfichables sur 7 circuits imprimés séparés. Ce principe avait été retenu pour faciliter la maintenance.
Marché du 9 août 1974, livré neuf jusqu'en Mars 1977.
L’ordre d’encaissement est envoyé à la fréquence modulée en mode commun de 50Hz par rapport à la terre, ou en 12kHz modulés entre les deux fils de la ligne téléphoniques, par le choix entre deux types de platines de taxation.
Poids : 35kg.
Nota : cet appareil sera rapidement remplacé par une version améliorée mais extérieurement identique : le Type 820, qui reprendra l'essentiel de son architecture et de son fonctionnement, mais l'accessibilité aux différents organes a été améliorée.
(le numéro de nomenclature des PTT est 277-800)
Ci-dessus : cabine téléphonique de type Paris, pourvue d'un publiphone Type 800 sur l'avenue des Champs-Élysées, à Paris.
Photographie PTT - Avril 1976 - Coll. Orange DANP.
- Type 820 interurbain à cadran, automatique, à monnaie, via 4 sélecteurs de pièces différentes 20c Lagriffoul, 1/2F et 1F et 5F semeuse Roty (circa 1977) équipé d’un circuit téléphonique identique à celui des postes agréés S63 autorégulés.
Comme son prédécesseur, cet appareil est pourvu de vitres en plastique renforcé permettant de visualiser le parcours des pièces de monnaie dans la machine.
Par rapport à son prédécesseur, la serrurerie du compartiment de caisse a été renforcée, et les sélecteurs de monnaie ont été fiabilisés.
Il reprend aussi la même architecture électronique de conception entièrement modulaire, via un jeu de 7 sous-ensembles séparés enfichables sur 7 circuits imprimés séparés, dont certaines cartes électroniques sont cependant modernisées.
Ce modèle est livré neuf jusques en 1983.
Environ 50.000 Publiphones Type 820 furent installés en France.
Le concepteur du Type 820 est la société SMH. (Société des Machines Havas)
Poids : 35kg.
Homologation du 10 novembre 1976, livré à partir de Mars 1977.
(le numéro de nomenclature des PTT est 277-820)
Tout comme son prédécesseur, le Type 820 est pourvu, au choix, selon le type de centre téléphonique auquel il est rattaché :
- soit d'un module sur circuit imprimé permettant la réception de la taxation en mode commun à 50Hz classique,
- soit d'un module sur circuit imprimé permettant la réception de la taxation du tout nouveau type à 12kHz, appelé à remplacer après 1983 la taxation à 50Hz.
Ci-dessus : vue intérieure typique des publiphones T820. Nous pouvons reconnaître la structure modulaire très morcelée de l'appareil, avec les 7 circuits imprimés enfichables.
- Type 900 interurbain à cadran, automatique, à monnaie, via 4 sélecteurs de pièces différentes 20c Lagriffoul, 1/2F, 1F et 5F semeuse Roty (1974) équipé d’un circuit téléphonique identique à celui des postes agréés S63 autorégulé.
Ultérieurement, les monnayeurs de certains appareils ont été adaptés et réorganisés pour les pièces 1/2F, 1F, 2F et 5F.
Cet appareil est pourvu de vitres en plastique renforcé permettant de visualiser le parcours des pièces de monnaie dans la machine.
L'usager est prévenu d'une éventuelle coupure de ligne quelques secondes à l'avance par un voyant à volet.
Bien que l'aspect extérieur soit identique aux T800 et T820, l'architecture interne du T900 est différente : il n'est équipé que de 2 gros circuits imprimés : 1 carte logique et 1 carte analogique.
Sur la carte analogique doit être enfiché le détecteur de taxe (un petit circuit imprimé de quelques centimètres carrés), qui sera ou du type 50Hz ou du type 12kHz, au choix du propriétaire (l'administration en général).
Ce modèle est livré neuf jusques en fin 1984.
Environ 170.000 Publiphones Type 900 furent installés en France.
Conçu par Landis & Gyr, le Type 900 a été fabriqué principalement par Landis & Gyr, ainsi que par Crouzet en seconde intention.
Poids : 35kg.
(le
numéro de nomenclature des PTT de cet appareil est 277-900, puis
ultérieurement il devient 720-837T pour le modèle avec récepteur de
taxes 50 Hz et 721-122N pour le modèle avec récepteur de taxes 12 kHz)
Ci-dessus : Publiphone Type 900. Photographie Orange-DGCI - 1982.
Ci-dessus : le regretté Pierre Mondy dans une cabine téléphonique d'un publiphone Type 900, dans un film...
Photographie X. Coll. C. R-V.
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Nota : si vous pensez savoir de quel film ce cliché est tiré, merci de me prévenir par formulaire contact. Il ne s'agit pas de "Le Téléphone Rose".
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Ci-dessus : Publiphones Type 900 en cours de fabrication à l'Usine Crouzet de Granges-lès-Valence.
Photographie PTT - Juin 1985 - Coll. C. R-V.
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- Type 900 modifié : interurbain mais désormais avec clavier anti-vandales renforcé en acier inox, à monnaie, via 4 sélecteurs de pièces différentes 1/2F, 1F, 2F et 5F semeuse Roty.
Les 4 sélecteurs de pièces ont été modifiés dans les années 1985-90 pour éliminer la pièce de 20 c Lagriffoul, et accueillir la pièce de 2F semeuse Roty.
(le numéro de nomenclature des PTT de cet appareil est 277-900)
le Type 900, lorsqu'il n'est ni commandé ni exploité par l'administration des télécommunications, est connu sous le Type TE74.
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Type 900 Handicapés (Prototype)
ci-dessus : très rare prototype de Publiphone à pièces de Type 900 adapté aux handicapés, installé à Gergy-Pontoise.
Photographie PTT - Décembre 1984 - Coll. C. R-V.
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Notes générale sur les trois publiphones à cadran T800, T820 et T900 fabriqués par les sociétés Landis & Gyr, SMH ou Crouzet :
- Type TE80 interurbain à clavier, automatique, à monnaie, via 4 sélecteurs de pièces différentes 1/2F, 1F, 2F et 5F semeuse Roty (1983) équipé d’un circuit téléphonique identique à celui des postes agréés S63 à courant réduit.
Il est équipé d'un afficheur à cristaux liquides (une première en France), indiquant le crédit disponible de communication et ce directement en francs.
L'architecture interne reprend le principe du T900 de deux grands circuits imprimés enfichables : une carte logique et une carte analogique.
le choix du type de réception de taxation, 50Hz ou 12kHz s'effectue simplement par un micro-interrupteur dans l'appareil...
Ce modèle est livré neuf à partir de Juin 1984 jusques en 1987. Prix initial de cession : 13445 francs.
45.000 Publiphones Type TE80 furent installés en France.
Poids : 57 kg.
(le numéro de nomenclature des PTT de cet appareil est 721-152 J)
Conçu et fabriqué par Landis & Gyr. (mais également fabriqué par Crouzet.)
Ci-dessus : publiphone TE80 Landis & Gyr (type1).
Photographie PTT - 21 novembre 1983 - Coll. Orange DANP
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Ci-dessus : vue de 3/4 d'un TE80 Landis & Gyr de 1987 (type 2) équipé d'un tiroir de caisse. Collection personnelle C. R-V.
Ci-dessus : vue d'un TE80 Landis & Gyr de 1987 compartiment technique ouvert. Collection personnelle C. R-V.
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Ci-dessus : vue d'un TE80 de type 1, donc avec compartiment de caisse de 1ère génération.
Photographie PTT - 1984 - Coll. C. R-V.
Ci-dessus : chaîne de montage des publiphones TE80 (type 1) à Montluçon, à l'usine Landis & Gyr. Photographie Revue Française des Télécommunications.
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Le TE80 constitue, sans aucun doute possible, l'appareil le plus fiable, le plus robuste, le plus résistant au vandalisme et à la fraude qui ait été conçu en France, et probablement dans le monde. L'appareil, ultra-renforcé, pèse tout de même 57 kg, ce qui est logique vu que sa carrosserie est constituée d'acier inox et d'acier forgé... Ce publiphone est bien plus solide que les petits coffres forts d'appartement.
Mis en étude en 1978 suivant un cahier des charges exigeant établi par le CNET, il est conçu et fabriqué principalement par la société Landis & Gyr.
Le TE80 a fait l'objet de plusieurs améliorations au niveau de sa carcasse.
Le TE80 est le premier publiphone en France a être équipé d'un microprocesseur (en l'occurrence le Cosmac 1802 de RCA, très primitif mais très fiable, si bien qu'il soit toujours en fabrication depuis 1976 et utilisé dans certains satellites modernes, ainsi que dans les sondes spatiales Voyager 1 et Voyager 2 lancées en 1977 vers les confins de notre système solaire et qui sont toujours en fonctionnement en 2015).
Ce microprocesseur exécute un programme de fonctionnement dont les instructions sont programmées dans 3 puis 4 EPROM de type 27C16, remplacées par la suite par une EPROM 27C64.
Le TE80, grâce à son fonctionnement assuré par microprocesseur et à la présence du programme de fonctionnement implanté dans les EPROM, est un appareil évolutif : il peut ainsi être reprogrammé facilement par la réinscription dans ses circuits de mémoires de nouveaux programmes qui suivent, par exemple, l'évolution du plan de numérotage téléphonique progressif, ou encore de la correction de bugs de fonctionnement ou encore de tentatives de fraudes.
Autre fait nouveau : la programmation permet en outre de pouvoir appeler des numéros d'urgence et/ou gratuits préprogrammés dans la mémoire, et ce sans besoin d'introduire de pièces de monnaie.
(cas d'appel des services de Police, des Pompiers, des Dérangements ou des Numéros Verts / Appels Gratuits)
En revanche, toute tentative d'établir une communication payante sans introduction d'argent provoque la coupure immédiate de la ligne téléphonique, ainsi qu'un raccroché interne, et ce même si le combiné n'est pas raccroché physiquement.
Les versions successives connues du logiciel interne sont les suivantes :
Mais bug sur version 1CA, lors de la prise de ligne lorsque le publiphone est appelé : un relais bistable du circuit de numérotation au clavier a une chance sur deux d’être mal positionné, ce qui provoque un affaiblissement du volume et des aiguës dans l’écouteur. Possibilité de revenir aux logiciels précédents, les versions 3AE, 2AE ou 1AE donnant toute satisfaction même en numérotation à 10 chiffres.
Le TE80 est en outre pourvu d'un programme d'auto-test interne séquentiel, accessible au technicien de maintenance qu'il lance par pression sur un simple bouton poussoir. Ce programme permet notamment de tester rapidement et de manière approfondie le fonctionnement :
Le TE80 comptabilise même les défauts de fonctionnement au long cours et cesse de fonctionner lorsque le nombre de défaillances constatées dépasse un seuil préprogrammé jusqu'à la relève des dérangements par un technicien.
Afin de pouvoir tester certains rapidement les quelques organes qui ne peuvent pas l'être par le logiciel d'autotest du TE80, il a même été spécialement conçu par la société Landis & Gyr en 1988 une Carte Test spéciale TE80 qui se branche en lieu et place de la Carte Analogique :
Chaque Centre Principal d'Exploitation voyait son service du Téléphone Public pourvu d'une unique Carte Test TE80, d'où la rareté actuelle d'un produit usiné à quelques centaines d'exemplaires et dont fort peu doivent subsister à ce jour... L'équipe du CPE Élysées avait bien voulu me céder leur unique exemplaire avant destruction, lorsque le dernier TE80 démonté fut envoyé à la casse...
Ci-dessus : Photographies de la Carte Test TE80. © Collection personnelle C. R-V.
Le TE80 est le publiphone à pièces le plus perfectionné et le plus abouti de l'histoire et quasiment inviolable, mais il est aussi le plus cher : il paraît qu'à sa sortie en 1983 son prix était supérieur à 10.000 francs... De plus, son esthétique droite, simple et minimaliste en fait un appareil indémodable de choix.
À noter qu'un TE80 modifié, dont les parties en acier sont peintes en gris, a été produit pour l'exploitation privée. Il n'est équipé que de trois sélecteurs de monnaie : 1F, 2F et 5F semeuse Roty. Nous pouvions notamment le retrouver dans les hypermarchés.
Il a bien existé à France-Télécom le projet d'adapter les publiphones TE80 au passage à l'euro, par :
Mais finalement il y a été renoncé en 2001 pour cause de coût.
Exemple d'un raté de l'Histoire :
En lieu et place, une petite partie des TE80 a été reconvertie à l'euro pour l'exploitation publique ou privée, mais par une sorte d'adaptation ou de reconversion faite au rabais par les fabricants, ayant consisté à vider l'appareil de tout son équipement technique de qualité et en le remplaçant par un compartiment technique au rabais tenant plus du téléphone intérieur à monnaie que de l'appareil majestueux qu'il fut...
Notons dans ce TE80 transformé en téléphone intérieur à monnaie que 3 sélecteurs sur 4 sont obturés - notons en outre le grand vide qui règne dans l'appareil comparé au TE80 originel...
Cet ersatz de téléphone à pièces ne peut donc pas être considéré comme un authentique publiphone mais comme une solution transitoire avant son démantèlement progressif.
Nota : France Télécom n'a ensuite jamais commandé de publiphones à pièces de 2ème génération à la société Crouzet, devenue entre-temps Monétel. L'exploitant a préféré exploiter ses excellents publiphones 1G de type TE80, conçus par Landis & Gyr, qui furent aussi fabriqués par Crouzet, étant donné leur fiabilité et leur résistance au vandalisme inégalable.
La gamme Monétel de publiphones à pièces produite à partir de 1992 demeurait trop fragile face au vandalisme, qui est une "institution" en France.
Retrouvez cette gamme non adoptée par France Télécom ci-dessous :
Histoire de la Publiphonie Française © Claude Rizzo-Vignaud, 25 mai 2023.